L’Union des Artistes Modernes, une exposition au Centre Pompidou

A travers un parcours chronologique, des origines de l’UAM (l’Union des Artistes Modernes) jusqu’à sa dissolution en 1958, l’exposition du Centre Pompidou a retracé avec succès plus de 50 ans d’histoire du modernisme français en mettant en scène une multitude de créations d’artistes clés du mouvement tels que Le Corbusier, Charlotte Periand, Robert Mallet-Stevens, Eileen Gray ou encore René Herbst.
Retour sur l’une des expositions parisiennes les plus réussie de 2018.

L’Union des Artistes Modernes : origine et principes

L’UAM porte une attention toute particulière au mobilier. L’intérêt pour les arts décoratifs est très récent dans notre histoire, il s’est développé dans la seconde moitié du XIX^e siècle avec les Arts & crafts en Angleterre et a pris de l’ampleur plus tard avec le style Art Nouveau qui s’est étendu au monde entier. C’est dans ce contexte que l’Union puise ses origines.

La création de l’UAM le 15 mai 1929 découle d’une réaction de quelques artistes visionnaires qui se sont vus refusés une présentation groupée de leurs créations par la très conservatrice Société des Artistes Décorateurs.

Les membres de l’UAM sont animés par les principes d’une esthétique visionnaire, marquée par l’absence d’une hiérarchie entre les arts, par l’importance du collectif, et par un art accessible à tous. Ils sont aussi liés par une recherche constante de modernité par l’intermédiaire de l’utilisation de nouveaux matériaux, par la création de nouvelles formes et par l’emploi de techniques novatrices (production en série). Plusieurs personnalités artistiques de l’époque, issus de domaines différents, peintres, affichistes, architectes, décorateurs ou encore sculpteurs se retrouvent donc à l’UAM.

Après la création du collectif, quatre expositions sont organisées entre 1930 et 1933, celles-ci permettent de rendre compte de créations homogènes et inédites d’artistes qui sont aussi motivés par une amélioration du cadre de vie, où le bien-être de l’Humain est pris en considération. Pour illustrer cette idée, citons par exemple l’Unité d’habitation de Marseille connue aussi sous le nom de Cité Radieuse conçue par Le Corbusier entre 1947 et 1952. Cette unité d’habitation révolutionnaire est composée de logements dotés de services de proximité et de technologies révolutionnaires comme le double vitrage.

Évidemment, ce renouveau dans le domaine de l’art ne plait pas à tout le monde et de nombreuses critiques (particulièrement concernant leurs créations de mobilier en métal) viennent ébranler l’union. Les détracteurs reprochent le côté aseptisé de leurs œuvres et surtout l’utilisation de machines industrielles pour une fabrication en série fait craindre la perte d’un savoir-faire artisanal. Pour défendre leurs idées, un manifeste est écrit en 1934 par Louis Cheronnet Pour l’art moderne, cadre de la vie contemporaine et très vites de nouvelles expositions se succèdent.

Des œuvres novatrices

Nous l’avons vu, ce mouvement a eu une importance primordiale dans différents domaines. En architecture, notons les créations emblématiques comme la villa Savoye de Le Corbusier et Pierre Janneret, édifiée entre 1929 et 1931 sur la commune de Poissy ou encore de la villa Cavrois de Robert Mallet Stevens construite entre 1929 et 1932, à Croix.

Le mobilier n’est évidemment pas en reste. Soulignons l’importance des créations de mobilier en acier tubulaire avec l’iconique chaise longue basculante LC4, créée en 1928 par Charlotte Perriand, Le Corbusier et Pierre Janneret. L’autre pièce célèbre réalisée à partir d’une structure en métal et par les mêmes artistes est le Fauteuil grand confort crée en 1928. L’utilisation de l’acier tubulaire est complètement novateur et confère au mobilier un aspect minimaliste. La modernité s’exprime aussi par l’intermédiaire de conceptions tout à fait novatrices comme en témoigne la chaise de Jean Prouvé entièrement démontable et créée en 1941.
Preuve de leur modernisme ces pièces sont toujours éditées aujourd’hui.

Le décès en 1945 de Mallet-Stevens (un des membres fondateurs de l’UAM) et la seconde Guerre Mondiale ébranlent sérieusement le mouvement qui est finalement dissout en 1958.

Centre Pompidou, Paris
L’UAM, une aventure moderne
Du 31/05/2018 au 27/08/2018