Table basse en rotin
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Le rotin, une tendance actuelle

Si vous vous intéressez à la déco cela ne vous a pas échappé, depuis quelques années le mobilier en rotin revient en force. Facile d’entretien, plutôt robuste, on le trouve régulièrement sur les brocantes et autres vides greniers pour un prix parfois dérisoire. Devenu très présent dans l’univers du mobilier des XIXe et XXe siècles, ce matériau n’en demeure pas moins méconnu.


Origines et confusion de genre

Le rotin a été « découvert » par les colons hollandais en 1619, sur l’île indonésienne de Malacca. Il s’agit d’un palmier liane grimpant commun à toute l’Asie du Sud-Est. Plutôt prolifiques, ces plantes s’aident des arbres pour pousser et peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres.

Le rotin est à différencier de l’osier et du bambou avec lesquels il est souvent confondu. Premièrement, ces trois matériaux sont issus de plantes différentes. Le rotin dont le nom est une dérivation du mot malais « rotang » désignant les palmiers à liane vus plus haut, le bambou lui est issu de la famille des graminées, alors que l’osier provient de jeunes pousses des saules. De plus, il y a aussi des différences techniques, le rotin peut facilement être courbé, contrairement au bambou et l’osier lui, est bien plus fin que le rotin et il est particulièrement utilisé en vannerie pour la création de paniers par exemple.

Croquis chaise Emmanuelle
Croquis de la chaise Emmanuelle

Le rotin, entre tendance et ringardise

Il faut remonter au milieu du XIXe siècle pour trouver les premiers meubles en rotin en France. Cette période est particulièrement éclectique en matière de mobilier, on s’inspire des styles précédents et c’est d’autant plus vrai sous le style Napoléon III (1852-1880). En parallèle du mobilier en bois noirci rehaussé par de riches marqueteries en laiton, ou en écailles de tortue typiques, on voit apparaitre une production de meubles en rotin. La création de mobilier fait à partir de ce matériau bien particulier va de pair avec deux autres tendances de ce style : la mode coloniale et le développement des jardins d’hiver. L’utilisation du rotin permettait de conférer alors une touche d’exotisme et de naturel aux intérieurs de l’époque.

Depuis l’apparition du rotin dans le mobilier français au XIXe siècle, celui-ci n’a cessé de revenir à la mode de manière ponctuelle. A la fin du XIXe siècle, de grandes firmes locales ont commencé à produire du mobilier en rotin comme par exemple la maison parisienne Perret-Vibert créée en 1879. Notre matériau fait aussi une apparition dans les années 50 mais c’est plus particulièrement dans les années 70 que le rotin revient en force influencé par un retour à la nature et en opposition avec le tout plastique de la décennie précédente. Dès lors, les pièces en rotin deviennent de véritables icônes des années 70 comme l’imposant fauteuil Emmanuelle, pièce dont son nom originel « Pomaré » vient de la dernière famille royale de Tahiti. Le rotin a ensuite été complètement délaissé, ringardisé, il était même devenu l’un des meilleurs symboles du kitsch. Méprisé pendant de longues années, le rotin revient en force aujourd’hui, on le retrouve même chez des enseignes de grande distribution. On aime son côté naturel couplé d’une aspiration vintage, son côté raffiné et chaleureux  lui permet de s’accorder parfaitement dans nos intérieurs du XXIe siècle.

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