Le placage, une multitude d’effets décoratifs
En Europe, la technique du placage s’est développée au XVIIe siècle, plus particulièrement en France avec le style Louis XIII et ses cabinets en ébène. Sous ce style, les feuilles de placage d’ébène assez épaisses (de 8 à 10 mm) étaient directement sculptées en bas-relief. Rapidement, le placage devient un véritable outil décoratif par la couleur de son essence mais aussi par la richesse des motifs qu’offre le veinage des feuilles de placage. Les effets décoratifs liés au veinage du bois peuvent aussi provenir des défauts liés à la vie de l’arbre ou à l’environnement dans lequel il a poussé. De très beaux effets décoratifs sont obtenus à partir de la loupe. Cet effet tortueux caractéristique de la loupe est dû au fait que les feuilles de placages proviennent d’une excroissance sur le tronc lié à un afflux de sève ayant pour origine une blessure ou une piqure d’insecte. La ronce est une partie de l’arbre qui est aussi privilégiée pour le placage, puisque celle-ci est prélevée au niveau des racines ou à la naissance des branches. Lorsque le veinage et la couleur du bois sont discrets, les feuilles de placage sont colorées dans la masse. Le meilleur exemple pour illustrer cette technique est celui du style Napoléon III, au XIXe siècle, où les meubles étaient plaqués de feuilles de poirier teintées en noir, ce qui rappelait l’utilisation du placage d’ébène du XVIIe siècle.